Il ne me reste rien ...

Apres la mysterieuse découverte de l'envellope perdu, dans la ruelle sombre ou il avait lachement été abandonné, Guntz prit la décision de se mettre en route, au plus vite, pour cette étrange établissement que semblait etre la Suprem Japan. Mais la vision d'un voyage délicat lui vint soudainement à l'esprit. Figurez vous que, dissimuler aux yeux de tous, une vis d'environ 30 centimètre, traversant de part en part votre boite cranienne, n'est pas vraiment chose aisée. Ce qui était sur, c'est qu'il devait maintenant faire tres vite. Si il ne quittait pas la ville dans les plus brefs délais, la police ne tarderait pas à lui tomber dessus, et, dans le meilleur des cas, à lui passer les menottes. Rassemblant le peu de courage qui lui restait désormais, le docteur O'Malley se hissa sur ses jambes en s'aidant du mur contre lequel il était appuyé, et saisit un vieux chapeau trempé, qui tronait sur une poubelle toute proche. Le couvre chef ne cachait absolument rien du morceau de métal, mais servait au moins à cacher le haut de son visage. S'approchant du bout de la ruelle qui donnait sur l'une des avenues principales de Liverpool, Guntz scruta discretement les environs, dans l'espoir de dénicher un taxi, et en prenant bien soin de ne pas quitter sa cachette. Mais rien, apparement, cette journée n'était pas celle du docteur. Et si les évenements, continuaient de se déroulaient avec le rythme qu'ils avaient pris, il n'allait pas tarder à payer sa malchance. Mais soudainement, sortant de nul part, et surprenant le docteur, une voiture noir s'arreta devant lui. La fenetre côté passager s'ouvrit, laissant paraitre un homme, plutot massif, les épaules et la machoire carré, avec des lunettes opaques et portant le bouc.

-Vous semblez avoir pris votre décision. Alors, vous nous suivez? déclara le passager du véhicule.

Guntz resta cacher derrière son mur, fixant l'homme avec un air idiot, comme si celui ne s'était toujours pas rendu compte de la présence du docteur. Laissant un silence pesant s'installer, O'Malley finit par tourner lentement son corps tremblant vers le côté opposé à la voiture, et par s'en aller sur la pointe des pieds.

*On envisage vraiment de recruter ce guignol*
-Monsieur, ne partait pas, c'est à vous que je parle ! s'exclama le passager d'un air frustré.

Le docteur tourna doucement la tête vers la voix roque, et un éclair de lucidité sembla lui traverser l'esprit. Accourant vers la voiture, il s'appuya à la fenètre de la portière, approchant son visage de celui de son interlocuteur:

-Alors vous faites parties de la Suprem Japan ?!

-On peut dire sa. Alors vous nous suivez ? Répondit il calmement.

Guntz s'empressa d'ouvrir la portière arrière, et de s'engoufrer dans la voiture. Une fois à l'interieur, le chauffeur (un homme du meme genre que le premier) démarra sans dire un mot. Durant la totalitée du trajet qui dura quelques heures, O'Malley n'avait pas oser essayer de parler avec les deux hommes. Apres tout, qu'est ce qui lui certifiait, qu'ils faisaient bien parties de cette Suprem Japan? Mais au final,le véhicule arriva dans un petite bois, un endroit bien reculé de la ville. Ici, l'attendait un tout autre type de locomotion, un hélicoptère. Gutz sortit de la voiture, et avanca timidement vers l'appareil. Les deux hommes repartirent aussitot, le laissant seul, lui et l'hélicoptère. Ne sachant que faire, le docteur se décida à essayer de monter, mais à peine avait il toucher la poignée, que la porte s'ouvrit en grand fracas. Guntz hurla un son percant en se jettant au sol, la tête dans les bras, en position du foetus. Jettant un coup d'oeil rapide vers l'appareil, il découvrit un autre type aux lunettes opaques, et au physique carré. Tremblant de peur, il finit par lui déclarer d'une vois hésitante:

-Ils vous achetent par lots, ou vos parents n'avaient pas la télévision ?

Crispant la machoire, l'homme le saisit par le col, et le traina jusqu'à l'hélicoptère avant de le jetter dedans. Bientot, le voyage commenca, Et Guntz fut prit d'une soudaine fatigue. Meme s'il craiganit l'endroit ou c'est mafioso en herbe allaient l'emmener, il ne put résister, et finit par s'assoupir. Combien de temps dura la traversé en hélico ? Aucune importance, mais lors de son reveil, Guntz se retrouva sur un lit d'hopital. Un reve ? Surement pas ... Le docteur porta la main à sa tete, et se rendit compte que la vis était toujours bien présente. La salle ou il était d'une blancheure éclatante, avec une vingtaine de lits, un bureau, et un espace pour se changer en totue discretion. Sa première idée ne fut que renforcée par cette rapide observation. Il se trouvait bien dans une infirmerie. Cela faisait maintenant probablement 2 ou 3 jours que le docteur O'Malley n'avait pas mangé. Son ventre criait famine, et lui n'avait pas la force de ce déplacer apres toute ces émotions. Il finit par résoudre à se ralonger et à prendre un peu de repos. Il ne le savait pas encore mais, Guntz venait d'etre déplacé jusqu'à la Suprem Japan Académie. Le docteur qui venait de passer patient était pret à s'assoupir, quand la double porte de la pièce s'ouvrit ...

Souffrance.
Agatha avait très mal. A la tête, fallait le préciser. Elle s'était
réveillée avec ce mal de crâne dont elle n'avait pu se débarrasser,
malgré les points d'acuponcture qu'elle connaissait. Rien n'y faisait.
La seule solution pour elle était d'avaler un de ces comprimés
dégoutants dans lesquels se trouvaient des choses bizarres et dont les
effets secondaires étaient toujours méconnus de la population.
Quoiqu'il en soit, elle sortit de sa chambre, non accompagnée de Stuck,
puisque celui-ci aimait dormir jusque tard, et il était encore assez
tôt.
Elle descendit les escalier lentement, encore endormie, le pas lourd et
fatigué. Elle avait une main sur son œil gauche, a croire que cela
avait un quelconque rapport avec son mal de tête. Bref.
Elle arriva devant la porte de l'infirmerie, elle ne se posa pas de
question, puisque personne n'était engagé pour s'en occuper. Ou alors
cette personne était en vacances et elle ne l'avait jamais connue. Elle entra donc, normalement.
Une fois entrée dans la grande salle ou plusieurs lits étaient disposés -elle ne fit pas attention a l'homme qui se trouvait allongé- elle se posa une question. Ou étaient ces comprimés ?
Une armoire, une seconde, des tiroirs et tiroirs plus tard, la voilà avec ces fameux cachets effervescents. Elle le mis dans un verre, ajouta de l'eau, puis attendit que le cachet disparaisse. Elle regardait à travers le verre... Et vit un homme. Allongé, la regardant. Elle releva la tête, puis le regarda. Il avait l'air fatigué le pauvre. Mais qui était-il ?

" Euuuh, bonjour. "

C'est tout ce qu'elle sut lui dire. Pas de question s'il était malade, question de politesse et de respect..

Bien que surpris par la soudaine entrée d'une parfaite inconnue dans l'infirmerie, Guntz fut heureux de faire enfin une rencontre normale depuis son tragique accident. Cependant, la jeune fille qui venait de faire son apparition semblait totalement l'ignorer. Apres tout, peut etre ne s'était elle tout simplement pas rendu compte de sa présence. Le docteur O'Malley avait du mal à réfléchir. Son esprit devenait vague, et émettre la moindre hypothèse, lui paraissait etre une epreuve insurmontable. Il prit tout de meme la peine d'examiner de plus pres l'adolescente. C'était une petite demoiselle assez mignonne, pas tres haute de taille, des cheveux blonds mi-longs, et ayant la vingtaine tout au plus. De dos, c'était le seul constat que pouvait établir le docteur. A sa façon de faire, on pouvait tres clairement s'apercevoir, que la jeune fille était ici chez elle. A la manière qu'elle avait de fouiller les tiroirs, de se servir sans exprimer la moindre once de gène. Ou peut etre, etait-ce tout simplement une cambrioleuse, essayant de ne pas attirer l'attention sur elle, et n'éprouvant pas la moindre culpabilitée durant ses activités illicites. Dans sa tête, O'Malley n'arrivait plus à aligner correctement deux idées, et ne faisait plus aucun lien logique avec la réalitée.

" Euuuh, bonjour. "

Au moment ou la demoiselle prononca ces quelques mots de politesse, quelque chose sembla perturber le docteur. Guntz se leva brusquement de son lit, affichant sur son visage un léger rictus, comme si quelque chose le tracassait. Il se dirigea vers la demoiselle sans meme lui adresser la parole, lui arracha son verre des mains, et versa le contenu dans un lavabo voisin. Ne lui laissant meme pas le temps de rétorquer quoi que ce soit, et de son autre main, il sortit d'une des poches de sa veste blanche de docteur, un thermometre, qu'il enfourna sans préavis dans la bouche de l'adolescente. Faisant croire à une trève de sa part, O'Malley se pencha en avant, pour positionner son visage au niveau de celui de sa "patiente." N'affichant pas la moindre émotion, il la fixa longuement dans le blanc des yeux, les paupières mis-closes, et en machouillant comme le font les personnes agées lorsqu'elles s'ennuient. Mais les assaults du docteur ne se firent pas attendre tres longtemps. Posant sa main gauche sur le front de la malade potentielle, Guntz s'aida de sa main droite pour ouvrir une armoire, et jeter un coup d'oeil rapide dans les rayonnages. Saisissant deux boites, ils les posa sur le rebord d'un comptoir avant de s'appuyer sur celui-ci. Guntz qui n'était plus capable de penser de façon convenable, venait de faire le constat d'une malade sans le moindre effort. Sans doute sa conscience professionelle. Et la, pour la première fois et surement par pur réflexe, le docteur O'Malley se mit à tourner la vis qu'on lui avait installée. Tout fut tout à coup plus clair dans sa tête. Un mode d'emploi n'aurait pas été de trop pour informer le docteur que cette vis servait à faire fonctionner son cerveau à plein régime. A force de la faire pivoter, la vis finit par se coincer dans un bruit sourd. Sortant un paquet de cigarette et un briquet de la poche de son pantalon, Guntz s'en alluma une tout en saisissant le thermometre. Observant le résultat, l'homme déclara d'une voix monocorde:

-37,2. Rien d'anormal. Mais la prochaine fois, évite de prendre des cachets pour le ventre lorsque tu viens d'attraper un léger coup de froid.

Guntz souffla la fumée de cigarette vers le plafond, et accorda à la demoiselle, un sourire amicale et chaleureux en plissant les yeux.

-Je me présente, Docteur O'Malley. Pourrais tu me dire ou je me trouve, et te présenter par la meme occasion s'il te plait jeune fille. Déclara-t-il d'un ton enjoué.

Agatha ne fit pas attention, ou, peut être était-elle trop fatiguée pour comprendre ce qu'il se passait. Alors, il lui fallut quelques secondes pour se repasser les actions rapides de l'homme, qui était allongé un peu avant. Oui, il était bien allongé, mais s'était précipité vers elle, pour lui prendre le verre, et le vider, d'ailleurs elle n'eut pas le temps de répliquer, il s'approcha d'elle et lui planta un thermomètre dans la bouche, elle eut une mine a moitié choquée, car trop fatiguée pour comprendre. Il fit tout un tas d'actions bizarres avant de lui dire que c'était des cachets pour le ventre, et qu'elle n'avait rien qu'un coup de froid, il n'empêchait qu'elle avait toujours mal à la tête !
L'homme se présenta comme être le Docteur O'Malley. Un docteur, enfin ? Mais pourtant il avait la place du patient, juste avant ... Oulà, beaucoup de choses se mélangeaient !
Elle posa sa main sur son front, et lâcha un soupir, comme pour tout remettre en place, dans sa tête. Elle lança un regard vers le fameux docteur.

" Vous pouvez m'appeler Agatha. Mon nom entier est Agatha Anderson, je suis la nouvelle prof' d'arts martiaux, car on est a l'académie... Vous êtes ici en tant que médecin sans savoir le nom de l'établissement ? Etrange, mais là, j'ai vraiment très, très mal à la tête ... "

Professeur ?! Cette jeune fille au teint frais et à l'allure d'étudiante en fac, serait une enseignante ?! Qui plus est, d'Arts Martiaux ?! Avec un corps aussi frêle et fragile que le sien ?! Dabord surpris, Guntz ne put s'empecher de laisser transparaitre un léger sourire sarcastique, tout en faisant rouler sa cigarette le long de ses lèvres. Mais par la suite, entendant les mots docteur et Académie parvenir à ses oreilles, le corps d'O'malley resta figé, immobile, comme paralysé par une émotion inconnu. Sa cigarette qui, jusqu'à maintenant, prenait un malin plaisir à parcourir d'un bout à l'autre sa fine bouche, tomba au sol dans un silence de mort, laissant juste un mince filé de fumée se propager jusqu'au plafond. Une ambiance pesante s'immisca au sein de l'infirmerie, obligeant la jeune Anderson à patienter un moment pour obtenir une explication à la situation. Fort heureusement, la sinistre ambiance régnante en grande maitresse sur les lieux, pris fin dès l'instant ou Guntz se jetta sur l'enseignante, la saisissant par les épaules, et la secouant d'avant en arrière, débitant un flot de paroles pressantes.

-L'académie ?! Alors ce n'était pas un rêve ?! Vous avez réelement besoin de mes services en tant qu'infirmier ?!

Guntz lacha subitement la jeune femme. Le sentiment inconnu l'ayant paralysé juste avant, n'était autre que de l'excitation, et de l'enthousiasme. Lui tournant le dos, et ouvrant l'une des boites qu'il avait sortie de l'armoire quelques instants plus tôt, il fit couler le robinet d'eau, et rempli le verre précédement vidé, pour y faire fondre deux comprimés.

-Excusez moi, je viens de vivres quelques évènements assez pénibles pour moi, et, je, enfin, je ne sais pas comment dire ... Sa fait plaisir de voir qu'il y a encore un endroit ou je puisse me réfugier avec cette chose dans ma tête. Bien sur, ne vous inquietez pas, je me trouverait un logement, et accepterais n'importe quel type de salaire. Dit-il, en riant nerveusement, et en présentant le verra à son interlocutrice.

Un long silence bien froid s'installa dans la grande piece. Agatha avait l'impression de manquer d'air malgré l'espace disponible ici. C'était vraiment trop pesant, et ça dura... dura... Eternellement ? Combien de temps réellement ce silence lui avait-il oté l'air qui l'animait ? Et puis ce mal de tête ...
Agatha décida de vraiment le tuer, ce silence. Elle ouvrit la bouche lorsqu'elle sentit deux mains la prendre par les épaules, et la secouer, ce n'était pas méchant, mais elle n'arrivait pas à définir ce qu'il se passait. Elle sentit la fumée de cigarrette, qu'elle détestait tout particulièrement. Elle l'écrasa, d'ailleurs, avant qu'il n'arrive malheur, cela provoqua une longue trace noire d'encre. Mais elle eut du mal à accomplir cette action, car il la secouait d'une force monstre, elle hésita à s'enlever, mis comprit qu'il prit la parole.
Alors comme ça, il était nouveau ? Le nouveau médecin, apparemment. Agatha fit un léger sourire. Un médecin qui, quelques minutes avant, n'était qu'un patient, assis sur un lit, en mauvaise posture. Cela la fit presque rire.
Tout était allé très vite, cette fois aussi, elle le vit prendre des pilules, et les mettre dans un verre d'eau avant de le lui donner. Elle s'empressa de le boire une fois que les cachets eurent disparus dans une légère trainée blanche.
Il parla ensuite de salaire, de logement, et d'un tas d'autres trucs. Agatha qui était déjà assez mal en point leva la main d'un air de la fille qui voulait le silence.

" Pour tout cela, vous verrez avec le directeur, monsieur Nakomuro. Vous pouvez aller le voir dans son bureau, il doit y être à l'heure qu'il est, peut être même un peu occupé. Mais ne vous inquiétez pas, il ne mords pas. "

Tout en parlant, elle réfléchit à ce qu'il lui avait dit.

" Une chose dans votre tête ? "

C'était parti tout seul. La curiosité mélée à la fatigue ne faisait pas bon ménage ...